Le programme en détail
Samedi 05 octobre 2024
15H Saraband – GARCIA LORCA – 30’ d’Erika Zueneli et Laura Simi.
Duo de danse. L’irruption d’une joie ancestrale où la mémoire de la danse et celle des corps se confondent. À partir d’un mot devenu titre, celui de Saraband, nous étirons un imaginaire. Il ne s’agit pas de penser une pièce-étude ou une théorie sur les sarabandes mais plutôt un assemblage où l’une existe parce que l’autre est là, et vice versa. Faisant ainsi coexister trois temporalités différentes – un passé lointain, rituel, un présent vif comme pris entre ces deux faisceaux et nos passés intimes, à la fois singuliers et communs – nous cherchons le surgissement d’une mémoire personnelle et collective, à la fois consciente et inconsciente où le réel se fond et se confronte avec nos divagations respectives, par le biais de la danse, de la musique et de la voix.
Equipe Artistique : Conception et interprétation : Erika Zueneli & Laura Simi. Son, musique : Perig Villerbu. Dramaturgie, regard extérieur : Louise De Bastier. Collaboration scientifique : Marina Nordera, historienne de la danse. Production : Tant’amati asbl & Silenda.
16H30 To be Schieve or a romantic attempt - ARCHIVES de la VILLE de BRUXELLES (rue des Tanneurs 65) - 25’ de Fanny Brouyaux
Solo de danse. Comment partir de biais dans un univers formaté ? L’humanité électrisée dans un battement de cil… « Schieve » signifie tordu ou fou en bruxellois. Dans son nouveau solo, la chorégraphe et danseuse bruxelloise Fanny Brouyaux, issue d’une formation de musicienne et danseuse classique et contemporaine, s’intéresse à l’aspect viscéral du mouvement romantique : la corde sensible. A travers un travail de maîtrise rythmique de tensions physiques et mécaniques de différents états émotionnels : l’émergence d’un sanglot, la technicité du tremblement, du spasme, elle explore les frictions entre gestes maîtrisés et les mouvements incontrôlés qui la traversent lors de crises de spasmophilie. Ex-violoncelliste, elle invite le regard du spectateur au trouble, jouant sans cesse de cette opposition entre gestes virtuoses lyriques et gestes pulsionnels anarchiques. Accompagnée d’une bande son composée entre autres de différents caprices de Paganini, la danseuse détricote les tensions qui habitent son corps partant à la rencontre de fossiles d’émotions.
Equipe Artistique : Chorégraphe et danseuse : Fanny Brouyaux. Assistant chorégraphique : Jason Respilieux et Julia Farber. Créateur lumière : Quentin Maes. Créateur son : Patrick Belmont et Yann Leguay. Regard ponctuel et assistant dramaturgique : Louis Combeaud. Autres regards ponctuels : David Séchaud, Sophie Guisset, Angela Rabaglio, Micaël Florentz et Baptiste Conte. Costume : Rose Alenne Voleau. Conseil maquillage : Colette Menet.
18H00 The Palm of your Hand #2 - TOUR À PLOMB - 55’ de Vera Tussing
Ténu, passager, robuste, effleuré,… Une pièce de groupe qui déploie la force manifeste du lien. Il s'agit d'une danse du toucher. L'œuvre existe dans la négociation active, tactile et engagée entre l'artiste et le public - dans leur accord et leur compréhension tacites. Disposés en ellipse, les spectateurs forment eux-mêmes les limites de l'espace théâtral. Il s'agit d'un voyage que, par définition, l'artiste et le public découvrent et créent ensemble. Après avoir créé la première version de The Palm of Your Hand en 2015, nous tournons maintenant The Palm of Your Hand #2 - une recréation commandée par le Human Body Project. Cette recréation réimagine la pièce en travaillant avec un groupe de personnes aveugles et malvoyantes pour aider à faire communiquer l'œuvre au-delà de la vue.
Equipe Artistique : Direction et chorégraphie : Vera Tussing. Équipe 23-24 : interprètes: Antoine Dupuy Larbre, Clara Hertling, Giada Castioni, Pierre Bastin, Vera Tussing. Live Sound/Directeur technique : Michael Picknett. Production Hiros : Martin Zicari. Équipe de recherche, de création et d'interprétation : Ben McEwen, Erik Nevin, Meri Pajunpää, Camille Prieux, Solene Weinachter, Vera Tussing, Zoltan Vakulya, Esse Vanderbruggen. Re-création assistée par : Saïd Gharbi, Ibrahim Tamditi, Jempie Vermeulen, Tonia In Den Kleef, Yannick Heeren. Recherche contextuelle et conseils dramaturgiques : Lucie Beauvert, Michael Picknett, JS Rafaeli, Alexander Vantournhout. Recherche en design en collaboration avec : Lucie Beauvert.
19H15 Nulle part est un endroit - TOUR A PLOMB - 65’ de NACH (Fr)
Solo danse-conférence. Une exploration déterminée de l’intime, à partir du mouvement krump. Cristalliser la puissance de l’instant. Saisie par le plaisir communicatif de ses différentes expériences des formes performatives où se côtoient danse et prises de parole, images d’archives et recherches anthropologiques autour de la communauté krump, Nach imagine une conférence dansée qui tisse les ancrages multiples et les géographies mouvantes de sa pratique artistique de danseuse et de chorégraphe. Elle revient en conteuse sur sa rencontre avec l’univers hautement codifié du krump, ses battles, ses sessions freestyle dans la rue, et ses puissantes énergies. Elle élargit sa pratique en explorant de nouveaux horizons : le butô, le flamenco, le kathakali, la marionnette, les lectures sur les rituels chamaniques et vaudou. Ses expérimentations autour des possibilités de la boîte noire théâtrale constituent le plus récent chapitre de cet incandescent récit de soi : Nulle part est un endroit. Nach se reconnaît dans le goût pour l’hétéroclite et les rencontres improbables – fragments de photos, bouts de métal et miroirs éclatés – d’une sculpture de Richard Baquié, à laquelle cette conférence dansée emprunte son titre.
Dimanche 06 octobre 2024
14H00 Slow Move Morning Training - PARC S. De BEAUVOIR (Fontainas) - 45’ de Wooshing Machine/Monia Montali, Lisa Gunstone & Mauro Paccagnella
Acte dansé collectif. Une synchronisation en douceur qui convoque notre capacité d’écoute et de bouger ensemble. Slow Move Morning Training est une danse participative proposé par des chorégraphes pour des citoyens désireux d’un temps en mouvement dans un espace public calme ou un parc. Au-delà du plaisir d’une rencontre et d’un échange entre des artistes et des citoyens, Slow Move Morning Training est aussi le besoion de (res)sentir autrement à travers une danse d’ensemble ou une danse en hommage à... En pratique : Trois chorégraphes s’alternent en chefs de chœur et proposent des séquences de mouvements personnels, in situ, prioritairement en silence et dans un principe d’action en continuum. Les participants s’approprient l’expérience par imitation et à l’unisson, en syntonie avec la proposition des artistes. Ils et elles partagent avec eux l’intensité, la légèreté ou la fragilité d’une action en direct. La concentration et l’attention employées de part et d’autre seront la force d’un temps commun qui n’est ni un SHOW ni un SLOW, mais un geste chorégraphique partagé, une expérience poétique, une bulle dans nos bulles.
15H15 March On - GARCIA LORCA - 30’ de Maria Eugenia Lopez.
Un quatuor danse/musique live embarqué dans une irrépressible et vitale nécessité d’avancer! March On! est un projet chorégraphique qui propose un traitement poétique et sensible du phénomène migratoire. L’angle chorégraphique est le mouvement universel, symbolique et politique : la marche. Conçu pour trois danseurs et un batteur, cette nouvelle création offre un langage brut et énergique, traduction d’un état de révolte intérieur. March On! aborde la marche comme symbole d’errance, de voyage, mais aussi de rupture et de transformation. Avec ce geste puissant, vecteur à la fois d’empathie et de contestation, le projet évoque un mouvement de résistance et de solidarité. Sous les contraintes d’effort et d’endurance, March On! interroge le flux historique et perpétuel de la migration comme mouvement instinctif de survie et d’évolution des peuples.
Equipe Artistique : Chorégraphie : Maria Eugenia Lopez en étroite collaboration avec les danseurs Louis Nam Le Van Ho et Noé Pellencin. Musicien: Etienne Plumer. Regard extérieur: Fanny Brouyaux.
16H Molar - PLACE ANNEESSENS - 50’ de Quim Bigas (Es/ Dk).
Dans ce solo impromptu sur l'espace public, le danseur et chorégraphe catalan Quim Bigas propose un travail autour de la joie et des différentes représentations du bonheur, interrogeant nos représentations de groupe et nos réactions individuelles face à certains stimulus. Une danse de derviche, très physique, une communication par le partage des corps, une communion en mouvement, qui nous emmène à interroger le stéréotype, notre propre manière de nous mouvoir et d'exprimer nos émotions par le geste. Un danseur débarque dans l’espace public, au milieu de la foule, remue, s’agite, danse, inspiré par les différentes représentations de la notion de « bonheur ». Le bonheur, ce sentiment envisagé dans Molar comme un état performatif, avec ses règles de comportement établies et ses personnifications parfaitement maîtrisées par les publicitaires. C’est bien sa représentation et sa marchandisation émotionnelle dans nos sociétés occidentales actuelles que le danseur catalan choisi d’interroger avec cette performance chorégraphique, jouée depuis 2016 à travers l’Europe dans ses versions espagnoles, italiennes, anglaises, allemandes et françaises. Engageant son corps dans une série de mouvements, de déplacements et de partitions chorégraphiques visant à faire partager cet état de « confort » par la communauté du public, en rassemblant autour du corps, en mettant les corps en mouvement, Quim Bigas va à la rencontre et au contact de l’expression des émotions collectives. Quand le bonheur nous est constamment présenté comme quelque chose que nous pouvons acheter et sans cesse rechercher, Molar nous rappelle, en mouvements et chorégraphie, toute la place des interactions sociales et la force des procédures d’information dans nos représentations.
Equipe artistique : Conception, mise en scène et jeu : Quim Bigas. Assistant mouvement : Soren Linding Urup. Regard extérieur : Diego Gil Tizzoni. Vidéo : Quim Bigas. Voix françaises : Alice Pons, Nicolas Chevalier et Aina Alegre.
EXPOSITION d'Anne-Sophie Feyers - GARCIA LORCA - en continu
Anne-Sophie Feyers, artiste belge, présente un travail textile et une série de dessins qui se jouent de la silhouette des corps et traduisent avec finesse les traces éphémères du mouvement. Elle découpe et assemble des bandelettes de jeans pour créer dans l’espace une rosace souple. Les dessins quant à eux traduisent une succession de déplacement d’une silhouette sur la surface en suspension entre des fils tendus. Ensemble, ses travaux donnent à explorer notre rapport au corps et à l’espace.